Orientation sexuelle ̩godystonique Рhomosexualit̩

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La question :

Depuis 10 années, je suis devenu adulte. je suis de sexe masculin. Je suis suivi et traité par un psychiatre et psychologue suivant des difficultés parfois des symptômes que j’aie à cause de mon orientation sexuelle égodystonique – homosexualité, d’origine maghrébine je suis.

Il existe des moments dans la journée où mes sentiments envers un homme, mes sensations envers la beauté de quelqu’un sont dysfonctionnés car l’homosexualité est illégale au Grand Moyen Orient (Maroc), je vis en Belgique et j’ai découvert que c’est étroitement lié ici.

Dans notre jargon de la sexologie, on appelle cela un homme qui éprouve du désir sexuel dans les orifices sphinctériens qui amènent à un bien-être au niveau des deux côtés génitaux.

Le tonus (au niveau physique et psychologique) qui peut signifier le mélange de tensions et d’énergie est mal compris par moi et m’est perçu de façon tout à fait insignifiante.

Ma question serait de dire : existe-t-il une solution pour un maghrébien immigré en Europe qui fait passage de temps en temps à une association pour LGBT d’origine Arabe – MERHABA – de pouvoir avoir une relation durable avec un homme, être en paix à deux et avec toutes origines confondues qui peut sembler un peu difficile selon moi.

Merci pour votre compréhension.

  1. Bonjour,

    Nous vous remercions pour votre message que nous lu avec beaucoup d’attention.

    En lisant votre récit/témoignage, on peut remarquer qu’un travail sur vous-même a déjà été réalisé, c’est une étape importante. C’est important de pouvoir éclaircir ce que l’on vit et ce à quoi on aspire. Vous parlez d’égodystonie, ce n’est pas facile à gérer cette orientation sexuelle qui ne correspondrait pas à votre image de soi et celle que vous voudriez, cela est cause d’anxiété. Cela se comprend tout à fait. Je pense que de changer d’orientation n’est pas une issue et cela ne semble pas possible malgré la littérature assez abondante sur le sujet. C’est très répandu aux États-Unis, principalement dans des groupes religieux fondamentalistes.

    Ces raisonnements fondamentalistes existent également dans votre pays d’origine, et malheureusement encore aussi en Belgique. On peut cependant remarquer que les mentalités ont évolué depuis 10 ans, mais il reste encore du travail. Malgré les progrès ce n’est pas encore simple de s’identifier à un groupe qui a été perçu et est encore parfois perçu comme « dangereux », « décadent », « malade »… Dans ce contexte, celui qui réalise un jour aimer une personne du même sexe, est confronté à un véritable parcours du combattant.

    Le mariage – en Belgique – est sans doute un résultat positif de cette évolution. S’il ne faut pas ignorer le poids très lourd de ces normes, de ces préjugés sociaux, ne faudrait-il pas plutôt s’orienter vers une réconciliation de soi-même en partant de ce que vous êtes pour trouver un équilibre, le bonheur et la paix dont vous parlez? Je pense que c’est tout à fait possible de s’épanouir dans une relation, mais il ne faut pas aller trop vite… L’important ne serait-il pas de vivre avec sa « différence » et de construire une image positive de soi-même? Ne devrions-nous pas plutôt alors parler de « reconstruction », de « recréation de soi »? La question à se poser est la suivante: comment puis-je me réinventer, refaçonner mon existence à partir de ce donné? En d’autres termes, ne faut-il pas se demander: « quelles relations peuvent être, à travers l’homosexualité, établies, inventées, multipliées, modulées? ».

    C’est sans doute une épreuve « initiatique », l’acte fondateur d’une « nouvelle vie », d’une nouvelle conscience de soi, quelque chose de nouveau se révèle de soi à soi. On peut s’avancer à dire que plus on a confiance en soi, plus on a de l’estime de soi, réconcilié avec son corps tel qu’il est, plus la rencontre sera aisée, et plus on sera prêt à accepter une rencontre. Dans ce contexte il ne faudrait pas oublier tout le volet de la prévention du VIH et des IST. Là aussi il existe des associations qui peuvent vous renseigner sur les risques et les bonnes pratiques.

    L’expression de votre sexualité doit exprimer vos envies, et ne doit être en aucun cas l’objet d’une contrainte. Il n’y a pas de mode d’emploi préétabli: si la sexualité entres hommes est trop souvent réduite à la pénétration anale, il y toute une série d’autres « échanges » possibles: baisers, caresses, regards, complicité… Vous serez toujours à la hauteur si tu es êtes vous-même.

    Faire partie d’une association ou la fréquenter de temps en temps est bénéfique, aller vers les autres permet souvent de sortir de soi-même, de s’ouvrir.

    Je vous conseille de consulter le site web de l’association « Merhaba ». Marhaba signifie « bienvenu » comme vous le savez, cette association propose un accueil, des activités diverses et même aussi un accompagnement par des professionnels., pourquoi ne pas se lancer? « Merhaba » s’engage pour le bien-être, l’émancipation, la participation sociale et l’acceptation des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, ceux qui se posent des questions appartenant à des minorités ethnoculturelles, et cela quel que soit leur âge, leur nationalité, leur passé ethnique, leurs préférences sexuelles, leur sexe, leur religion, leur statut,… Cette association engage un dialogue respectueux avec tout le monde et jette des ponts entre les divers groupes. C’est important de pouvoir rencontrer ses pairs – des personnes qui vivent les mêmes choses que vous– pour parler, échanger, s’enrichir les uns les autres pour être davantage bien dans sa tête et dans son corps.

    Ce qui reste important c’est de choisir en toute liberté le moyen dans lequel vous vous sentirez le plus à l’aise pour vous épanouir et trouver la paix. Souvent c’est le premier pas qui coûte… Après on est souvent heureux de l’avoir fait et des portes s’ouvrent, des amitiés se tissent. Il faut, je pense, regarder vers l’avenir et voir ce qui peut être modulé à partir de ce que vous êtes.

    Cordialement,