La question :
Bonjour, j’ai entendu dire qu’il existe des assistantes sexuelles pour les personnes handicapées en Flandres. Il paraît même que leurs prestations peuvent être remboursées. Est-ce vrai ? Quoiqu’il en soit, pouvez-vous m’en dire plus sur les pratiques de ces assistantes ? Quelle différence avec une prostituée ? Avez-vous des noms et des adresses ? Si oui, en avez-vous aussi en Wallonie et dans BHV, ou trouve-t-on des assistantes sexuelles seulement en Flandres ?
Jibril
Bonjour
En Flandre, certains affirment que SENSOA propose un service d’assistance sexuelle. Je n’en vois pas de trace sur le site internet de Sensoa.
Un article de la D.H. évoque l’existence d’un tel service « autoproclamé » il y a cinq ans dont il n’existe plus de traces aujourd’hui (article sur le site web de la D.H. )
Selon moi, il n’y a pas de service d’assistance sexuelle en Belgique.
Selon Catherine Agthe Diserens, l’assistant-e sexuel-le va se constituer librement en un « tiers » de nature extra-ordinaire, accomplissant une prestation qui répond à des besoins spécifiques par des approches sensuelles et sexuelles nuancées.
L’aide sexuelle implique un engagement relationnel profondément humain et souvent intense. Elle exige donc d’y être soigneusement formé-e et supervisé-e.
Les prestations en assistance sexuelle :
– préparation et intervention dans un climat intime chaleureux, pas moins d’une heure
– contacts de corps à corps
– désiré être vu nu-e par quelqu’un du sexe opposé, et également du même sexe si c’est la demande
– recevoir des massages érotiques
– partager des jeux de sensualité, jeux de plumes, jeux sexuels, etc…
– danser nu-e avec l’autre, oser un strip-tease
– être touché par des caresses et des tendresses sur tout le corps, y compris sur les fesses, le sexe et les seins
– apprendre les gestes de la masturbation
– être masturbé-e
– vérifier et/ou reprendre confiance dans sa fonctionnalité
– découvrir le para-orgasme
Comparaison avec la prostitution
Puisque l’assistance sexuelle se décline différemment en diverses contrées et à divers moments, il est difficile de faire des généralités.
Centrons-nous sur la Suisse.
Différences:
Profils des prestataires : les assistants sexuels chez Pro Infirmis (Suisse) sont sélectionnés, et formés. Ils sont inscrits une liste remise aux personnes intéressées.
Gestion des ressources humaines : Pro Infirmis soutient et conseille les assistants sexuels dans leur vécu professionnel du quotidien. On connaît l’importance de ce facteur pour éviter la dépersonnalisation des prostituées.
Service rendu : La finalité et le contenu de la prestation prostitutionnelle concernent principalement une seule phase de la réponse sexuelle : l’orgasme. L’assistante sexuelle prend le temps, ses prestations englobent l’ensemble de la réponse sexuelle. Cependant Agthe Diserens évoque certaines prostituées sensibles à la dimension du handicap et centrées sur la personne globale.
Points communs:
« Les services d’assistance sexuelle tout comme la prostitution mettent en scène des professionnels qui s’impliquent dans une relation de l’intime avec une personne qui paie et ce sans en être à priori amoureuse » (Boucquey B.).
Le corps du prestataire est un « objet de consommation et de sensations » contre rémunération.
La rencontre ne dure que le temps de la prestation et ne s’inscrit pas dans une relation.
La dimension initiatique : découvrir la sexualité pour trouver soi-même « son propre mode de vie en matière de sexualité »